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La survie d'un enseignant est compliquée, surtout quand celui-ci est un petit renard contractuel perdu dans des poulaillers divers plein...

vendredi 14 juillet 2017

Histoires de contractuel : ​ «Personne ne note un cadavre»

Cette histoire personnelle date de la fin de l'année scolaire après la fin du poste et après le premier bilan de suppléance

Depuis la canicule j'ai un problème de voix qui tarde à passer. Je suis allé voir une généraliste (dans un CMS) qui m'a donné quelques joujoux pour me soigner mais sans vraiment vouloir savoir exactement ce que j'avais comme maladie pour tousser autant ou bien d'avoir la voix toute pourrie. Traitement standard, au suivant !

Les cours deviennent de plus en plus difficiles à assurer mais j'ai eu le bol de trouver un créneau chez un ORL (un ultramarin - de plus - pas de problème pour faire comprendre que mon corps est "tropicalisé").

Une fois chez l'ORL qui a bien tout vérifié partout et il a dit : "Monsieur, vous avez une sinusite qui commence à exposer tout votre système respiratoire. Je vous arrête, vous restez à la maison".

Moi, suppléant-bouche trou que je suis, je veux être bien noté par la direction. Je lui ai dit "ah, là par contre, ça risque d'être compliqué. Je suis professeur remplaçant. Je ne peux pas ne pas aller travailler".

(Vous savez comment les ultramarins ont tendance à être cash et pas avoir des pincettes ?)

Le médecin me répond pas la suite : "Soit. Je vous donne votre ordonnance. Si demain tôt vous avez de la fièvre, allez dans votre CMS et faites-vous injecter ça et ça. Je respecte votre conscience professionnelle, mais vous allez vers une pneumonie, vos bronches sont déjà attaquées..."

"Oui", j'ai répondu, "mais je n'arrête de penser à ma note de suppléant..."

"Personne ne note un cadavre, Monsieur". #mouché.

...eh, ben... la fièvre est là. Il vaut mieux être un suppléant mal noté qu'un cadavre, n'est-ce pas ?

Finalement, au moment de la notation, ce que je craignais s'est confirmé. Ma chef d'établissement m'a dit, lors de notre entretien de bilan que "Untel est venue alors qu'elle avait 41 de fièvre", que "tous les médecins nous conseillent systématiquement du repos" et que "ce n'est pas idéal de remplacer un remplaçant". Pour finir, "c'était insupportable pour l'équipe".

Voilà. Ma notation pourrie était là comme je la craignais : avec toutes les remarques à la con qu'une prétentieuse chef d’établissement peut me faire. Leçons de morale et jugements de valeur à la clé. Je me suis défendu comme je le pouvais. Aller contre l'avis d'un spécialiste pour plaire à une bande de névrosées qui n'ont strictement rien à foutre de ma gueule me semblait une idée parfaitement idiote. J'ai fait mon choix et j'ai payé le prix.

Ce remplaçant n'est même pas foutu d'avoir une conscience professionnelle... désolé, il a des poumons !

Dans la DDEC locale je suis devenu motif de potins et cancans... "pas sérieux", "absent au moindre pet de travers"...

Si ce n'est pas du harcèlement en bonne et due forme, ça... je ne sais pas ce que c'est !

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