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La survie d'un enseignant est compliquée, surtout quand celui-ci est un petit renard contractuel perdu dans des poulaillers divers plein...

vendredi 14 juillet 2017

Histoire de contractuel : «Pas suffisant»

Ma dernière chronique en quittant le poste à l'école à la fin de l'année scolaire.

Aujourd'hui ça a été la dernière journée de cours avec les enfants. Journée sympathique, des cadeaux, des histoires et des souvenirs avec les enfants et... mon bilan de suppléance.

Depuis le début de ce remplacement que j'ai fait, j'ai eu droit à tout ce que vous avez pu lire, mais depuis la canicule, quelque chose de néfaste s'est déchainé dans cette école, et les femmes-professeur sont rentrées dans un drôle de fonctionnement de "cabale".

Ce qui est compliqué dans ce genre de situation c'est que soit tu fliques, soit tu te fais "défoncer".

"Défoncé", je l'étais déjà : genou défoncé (je vois mon généraliste bientôt pour des radios. Ça me fait toujours mal depuis la chute), une presque pneumonie et la boule au ventre, la peur d'échouer dans cette suppléance, de ne pas être pris à l'université ou de décrocher à nouveau (les dépressifs, vous vous y reconnaîtrez)... tout cela plus les abominables humeurs des femmes-professeur, "reconverties professionnelles du catholique" qui cherchent à maîtriser leur environnement.

Cette dernière journée s'est achevée à huis clos autour de mon bilan de suppléance. Plutôt pas mal. J'avoue que j'ai eu de la chance d'être tombé sur une chef d'établissement très diplomatique et intelligente. Ce qui était moins intelligent, par contre, c'était de m'attaquer sur ma santé.

"Untel est venue travailler avec 41 de fièvre mais elle est venue quand même. Ce n'est pas pour ce genre de choses qu'on ne vient pas travailler et pour les filles ton absence du mardi était insupportable".

J'ai pensé à mes deux chutes de scooter.

Je pense aux semaines où je ne dors pas tellement je tousse.

Je pense aux yeux noirs du ORL rivés sur moi en train de me dire "vous allez vers une pneumonie"....

...et là une brochette de pétasses l'ensemble des collègues enseignantes estime que je ne suis pas suffisamment malade pour rester à la maison un jour pour reprendre des forces APRÈS QUE J'AI FAIT UNE PUTAIN IMPORTANTE FÊTE DE FIN D’ANNÉE EN BOITANT, TOUSSANT et DOPE à MORT FORTEMENT MÉDIQUÉ à CAUSE DE MA FIÈVRE.

J'ai eu un coup de colère comme je n'ai jamais eu dans une situation de travail, (souvenez-vous, je travaille depuis 2005). La situation était trop injuste. J'avais envie de sortir de la salle, tirer toutes les autres profs par les cheveux et les trainer jusqu'à la salle de la direction et leur dire quatre vérités les inviter à une saine et enrichissante discussion à propos des surveillances de récréation que j'ai faites seul, du mépris que j'ai ressenti quand on venait critiquer systématiquement MA FAÇON D'IMPOSER MON CADRE (j'ai la voix qui porte)... enfin. Rien n'est suffisant chez moi - même pas mes maladies.

"Madame", j'ai dit à la directrice "j'accepte toutes vos critiques, sauf celle-ci. Si vos collègues viennent travailler alors qu'elles font 41 de fièvre, c'est leur problème. Si un spécialiste me dit qu'il faut que j'arrête un jour parce que je subis un risque réel, j'arrête" --- "oui"--- elle me coupe "mais tous les médecins disent qu'il faut se reposer".

Ok, en gros, le CRPE et puis les concours internes ou que sais-je pour devenir chef d'établissement dans le 'catholique' vous rendent aussi autorité sanitaire incontestée et incontestable aussi.

J'ai eu envie de parler de consignes de maîtrise de maladies infectieuses (vous vous souvenez de ma bronchite virale ?), de mettre tout le monde en défaut et de répandre réglementation, recours écrits, appeler le syndicat, cracher de la haine, vengeance, feu et sang... mais vous savez quoi ?

J'ai gagné mon pari.

Moi, l'immigré, le 'trop familier', 'l'autre', j'ai réussi à finir une année scolaire dans un milieu de relations professionnelles extrêmement malade. Les enfants en étaient ravis : sur une classe avec une bonne trentaine, j'ai eu quinze cadeaux, des lettres de remerciement et des parents qui voulaient prendre mes coordonnées pour des cours à domicile.

J'ai eu même une proposition d'embauche dans le hors contrat (on en parlera après).

Mission accomplie.

Par la suite, je me suis contenté de dire que je n'accepterais pas ce genre de remarque, et qu'elle n'avait qu'à me donner d'autres moyens plus sûr de communiquer, qu'un groupe WhatsApp qui est devenu un exutoire de cancans et potins à la con assez gênants.

Si je me pose des questions ? Énormément. Tout ce que je croyais à propos de l'enseignement catholique et le type de projet et approche auquel je m'attendais (je viens d'une sorte d'enseignement salésien) a pourri et a été mangé par les asticots.

J'entame une nouvelle année, cette fois-ci avec un temps complet sur l'année que je vais bien défendre face aux consœurs (il n'y a pas d'homme) mais, niveau concours... niveau concours je me demande si ce n'est pas mieux d'être seul salésien dans ma tête et de me lancer où je n'aurai pas à gérer des collègues qui croient que les écoles sont l'extension de leur jardin de grosses bourgeoises ou grosses paumées devenues 'instits' par dépit.

Oui, c'est dur comme critique. Mais il y a des choses qu'on doit le dire... si le niveau des élèves baisse, c'est bien parce que trop d'enfants ne sont "pas assez sages" ou "pas assez élèves" pour ces dames. Renvoyer des élèves d'un établissement pour des problèmes de comportement... j'ai du mal avec ça.

À voir.

Aux gentils et sensibles d'âme : sortez vos griffes, mordez fort. Défendez-vous. N'ayez aucune pitié.

Aux connards égoïstes, sociopathes, prétentieux, incompétents, mal-aimés, et toute autre sorte d'abomination humaine qui se cache dans les rangs de l'éducation nationale : Planquez-vous bien, si je vous croise, je vous défonce la gueule ferai gentiment un rappel à l'ordre, je vous raye vos bagnoles, je sortirai tous vos dossiers sales, je me renseignerai sur vous et je vous claquerai votre moindre faux pas en réunion de concertation à la première occasion pour le fun et rien de plus, tout cela de façon éthique et responsable.

Plus jamais je ne laisserai un inconnu pourrir mon sommeil, ma vie privée ou remettre en question la passion que j'ai pour mon travail et le respect inconditionnel que j'ai pour les enfants et leurs familles. Plus jamais.

Bonnes vacances à vous, mes petits oisillons, je vous aime tous.

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